Je n'aime pas l'obscurité. Je me sens enfermée. C'est horrifiant, cauchemardesque. Non, je n'aime pas le noir. Mais je n'en ai pas peur. Enfin si, peut être un peu, mais mon angoisse n'est pas terrible...
Mais lorsque vous vous trouvez dans une place, grande comme un parking de supermarché, avec aucune lumière, excepté un portable dont l'éclairement est tellement faible que ce dernier vous sert presque à rien, et bien... vous êtes obligés, si vous êtes une trouillarde comme moi, à sentir des frissons de panique vous parcourir l'échine.
Pourtant, il n'y avait pas de bruit, seulement le son exubérant de mes converses à moitié trouées que je ne voulais décidément pas changer.
Vous êtes peut être le genre de personne vous baladant avec des chaussures toutes neuves, et quand l'une de vos paires est craqué, vous les changer. Moi non, je tiens à mes chaussures, et si je donne un nombre environnant pour vous donner une légère impression de ma garde robe, je dois avoir une dizaine de converses, plus de cinq paires de ballerines pour l'été, ainsi que dix autres paires de tennis. Certaines sont trop petites, d'autres trop grandes, mais au moins, je peux me vanter d'en avoir beaucoup, bien que je porte souvent les mêmes...
La main gauche fourrée dans la veste en cuire que je portais, par dessus un tee-shirt blanc et noir, je jetai des coups d'œil à chaque fois que je me servais de ma faiblarde lumière située sur l'écran de mon portable. Trainant les pieds d'un pas démesuré, je faillis trébucher en sentant quelque chose m'empêchant d'avancer.
Je levai une jambe, la déposa sur un sol différent de celui où je marchais, et j'en conclus que j'étais arrivée au grand escalier de la place.
Il devait être minuit passé. Je revenais d'une soirée à la boite de nuit où j'avais espéré faire des rencontres. Chose dont j'avais rapidement changé d'avis en voyant tout ces personnes saoules et délurées. Refusant d'être accompagné par un jeune homme, certes, très charmant, mais trop gentil à mon goût, j'avais assumé ma décision : je reviendrais dans l'appartement où nous résidions, moi et mes trois autres colocataires, Milena, Amber et Lokelani.
A plusieurs reprises, je manquais de tomber, mais je me retenais à une rambarde qui devenait de plus en plus loin pour moi.
Alors que j'étais entrain de gravir ma quarante troisième marches, je m'aplatis au sol à cause d'un énorme caillou. Lâchant mon portable par la même occasion, je posa une main sur le sol, puis l'autre, avant de sentir, du bout des doigts, une chose pas très... normale. Je la tâtonnais, avant de m'apercevoir que c'était quelqu'un.
Instinctivement, je poussais un cri horrifié aussitôt étouffé par mon souffle irrégulier et fort tandis que la personne dont je ne voyais même pas le visage me jeta la lumière de sa lampe de poche en plein dans les yeux. Je ferma machinalement ces derniers, m'arrachant une grimace peut convaincante.
Quelques secondes plus tard, d'une petite voix faible et désordonnée, je marmonnas quelques mots.